Ils sont près de 49 millions de francophones au Congo, plus de 12 millions en Allemagne, au-delà de 11 millions au Canada et au Royaume-Uni, près de 6 millions en Suisse et plus de 2 millions aux États-Unis (à ce chiffre, ajoutons 9 millions de francophiles d’héritage francophone). Ces statistiques sont tirées de l’estimation des effectifs de francophones, effectuée par l’Observatoire démographique et statistique de l’espace francophone (ODSEF), pour chacune de ces entités. La galaxie francophone compterait pas moins de 321 millions de locuteurs présents sur 112 pays et territoires en 2022. Cette galaxie représente un sous-ensemble de territoires où l’on distingue la francophonie du quotidien (ce qu’on appelle la planète « Naître et/ou vivre aussi en français », un groupe de 36 pays, majoritairement du continent africain, concentrant près de 80 % des francophones du monde) de celle qui s’exprime dans des environnements où le français est exclusivement une langue étrangère.
Le français est la 5e langue la plus parlée au monde (après l’anglais, le mandarin, l’hindi et l’espagnol) et la seule, exception faite de l’anglais, à être utilisée sur les cinq continents. Bien entendu, les locuteurs francophones ne font pas que communiquer avec la langue de Molière ; ils vivent, se divertissent, socialisent et font des affaires en français. À eux seuls, les 88 États et gouvernements membres et observateurs de l’Organisation internationale de la Francophonie constituent 17,5 % de la population planétaire et représentent 16,5 % du revenu mondial et 20 % des échanges commerciaux. Cela permet d’ériger le français comme 3e langue mondiale des affaires.
La francophonie canadienne, créatrice de richesses
Au Canada, l’impact socioéconomique des communautés de langue française n’est pas négligeable : les entreprises francophones génèrent 19,5 % du PIB du pays. Charles Milliard, président de la Fédération des chambres de commerce du Québec, nous rappelait à juste titre en mars dernier que le français est « riche économiquement et les entrepreneurs ne sont pas toujours conscients de son potentiel économique et des opportunités qui s’offrent à eux. ». M. Millard ajoutait en mai « qu’au Québec, on parle beaucoup du français de façon défensive, alors qu’on devrait en profiter pour en faire une offensive. C’est certainement une langue à protéger, mais il faut aussi s’en servir comme un outil de développement économique. »
Le commerce en français freiné par une vision stéréotypée des langues
Il suffit toutefois d’une brève incursion dans le domaine des sciences du langage pour comprendre que bon nombre de personnes se représentent le français comme une langue peu appropriée pour faire des affaires.
Le professeur Matthieu LeBlanc, de l’Université de Moncton, rapportait dans le cadre d’un de ses travaux de recherche en sociolinguistique qu’« aux yeux de beaucoup des francophones, l’anglais serait la langue de l’administration, la langue des affaires par excellence ». Pourquoi ? M. LeBlanc a observé que les locuteurs du français percevaient souvent l’anglais comme la lingua franca, la langue véhiculaire des relations commerciales et des échanges mondiaux. Plusieurs personnes attribuent à l’anglais des qualificatifs tels que souplesse, universalité, intuitivité, simplicité, alors que le français serait perçu comme plus complexe et moins accessible. Ces représentations sont souvent plus prononcées dans les communautés de langue française en milieu minoritaire, où les locuteurs peuvent vivre davantage d’insécurité linguistique.
Faire des affaires en français : des avantages reconnus
Néanmoins, la francophonie mondiale est un terrain fertile pour le développement des affaires et un marché à ne pas sous-estimer. Les entreprises exerçant leurs activités en partie ou en totalité en français profitent de nombreux avantages lorsqu’ils choisissent de faire des affaires en français, au Canada comme à l’international. À titre d’exemple, il existe un lien statistique positif entre, d’une part, le partage d’une langue commune et, d’autre part, l’intensité des flux d’échanges (commerce, investissements, migration). Le partage d’une langue commune contribue également à diminuer les coûts de transaction et de communication. De plus, les entreprises qui s’implantent sur de nouveaux marchés appartenant au même espace linguistique arrivent plus facilement à créer un sentiment de proximité culturelle, particulièrement dans le cadre des relations bilatérales de commerce.
À ce propos, saviez-vous que le 16 juin dernier, un protocole d’entente entre Investissement Québec International et Business France a été signé afin de « fortifier le partenariat entre les deux agences, au service des entreprises françaises et québécoises » ? L’usage du mot « fortifier » n’est certainement pas fortuit, alors que le Canada et la France entretiennent déjà des relations commerciales mutuellement favorables. On estime qu’en 2021, la valeur des exportations des entreprises québécoises dans l’Hexagone s’élevait à 1,7 G$ et que les exportations françaises au Québec se chiffraient à 3,5 G$. Parmi les provinces canadiennes, le Québec remporte haut la main la palme du meilleur partenaire commercial avec 47,1 % des échanges France-Canada. L’histoire ne s’arrête pas là. Rappelons-nous que 2023 a été nommée l’année de l’innovation franco-québécoise, ce qui devrait concourir à la consolidation de nouveaux partenariats dans des secteurs de pointe à grande valeur ajoutée.

La francophonie dans les Amériques offre aussi de formidables occasions à saisir. L’ODSEF et le Centre de la francophonie des Amériques estiment que plus de 20 millions de francophones se trouvent de ce côté-ci de l’Atlantique. Ce chiffre s’élève à 33 millions si l’on inclut les francophiles. Le français y est une langue de culture, une langue scientifique et économique. On profite dans les Amériques de nombreux marchés en développement et d’un accès privilégié à des communautés d’affaires anglophones, hispanophones et portugaises ayant de nombreuses racines linguistiques et culturelles communes.
Vous implanter sur de nouveaux marchés internationaux n’est pas votre ambition ? Peut-être préférez-vous solidifier votre positionnement sur le marché québécois ? Sachez qu’il demeure avantageux d’utiliser et de promouvoir le français dans vos échanges de biens et de services avec vos clients et fournisseurs, même dans le Grand Montréal. La Chambre de commerce du Montréal métropolitain fait ressortir que l’utilisation du français au travail et dans les affaires :
- Favorise l’acquisition d’une clientèle de proximité et vous permet de vous démarquer de la concurrence nord-américaine. 70 % de la clientèle de la région métropolitaine de Montréal préfère le français comme langue d’accueil, et lors d’achats en ligne, 39,6 % affirment préférer l’utilisation de sites de magasinage en français ;
- Contribue à accroître la productivité des travailleurs et la rentabilité des entreprises. Les employés francophones qui travaillent dans leur langue maternelle ou leur langue de formation comprennent plus rapidement leurs tâches et font moins d’erreurs. Qui plus est, nous sommes en droit d’espérer de meilleures relations clients lorsque les employés peuvent servir la clientèle dans la langue de leur choix. Cela se révèle d’autant plus vrai dans les contextes francophones minoritaires ;
- Permet d’éviter des coûts non désirés. Ça vous dit quelque chose, la Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français ? Probablement… On y trouve de nombreuses obligations que doivent respecter les employeurs visés par la loi à l’égard, notamment, du français comme langue officielle de travail et des communications.
Soyez présents, là où ça compte
Depuis sa fondation en 2010, Zone franche a toujours misé sur le potentiel et les atouts économiques de la francophonie pour permettre à ses clients en Amérique du Nord et en Europe de se démarquer, de jouir d’une notoriété optimale et d’atteindre leurs objectifs d’affaires. Spécialisée dans l’accompagnement des entreprises françaises souhaitant pénétrer le marché québécois et vice-versa, l’agence tire profit de la force et de l’influence bénéfique des relations publiques pour en faire une porte sur le monde. Son personnel basé à Montréal et à Paris comprend les défis ainsi que les subtilités linguistiques et culturelles de ces marchés et est à même de prodiguer de judicieux conseils stratégiques, autant du point de vue des communications que du maillage et de la gestion d’enjeux.
Que votre entreprise exerce ses activités au Québec ou ailleurs et qu’elle fonctionne majoritairement en anglais ou en français, faire des affaires en français, c’est tout à fait possible, et même souhaitable ! Zone franche participera d’ailleurs, en juillet, à la première édition du Rendez-vous d’affaires de la Francophonie, organisé par Québec International, afin de prendre connaissance des plus récentes meilleures pratiques à ce sujet et de continuer à soutenir ses clients le plus efficacement possible.
Et si la collaboration entre francophones était un gage de succès à l’international ?
Jonathan Landry, directeur de clientèle